Il reste environ 2000 éléphants sauvages en Thaïlande (nous en avons vu 4 à Khao Yai) et environ 3500 domestiqués. L’éléphant, symbole de la royauté et des dieux, a été de tout temps vénéré ET... domestiqué pour des parades et l’exploitation des forêts.

Quand en 1989 le gouvernement thaïlandais a interdit l’exploitation des forêts, des milliers de mahouts se sont tournés vers le tourisme pour gagner leur vie et se sont donc développées les promenades à dos d’éléphants, ainsi que quantité d’autres spectacles pour le moins ridicules employant des éléphants (éléphants jouant au foot, peintre etc...). Cela a donné lieu à un traffic d’éléphants pour satisfaire la demande.

Depuis une vingtaine d’années, des ONG environnementales et autres associations dénoncent les conditions d’exploitation de ces éléphants domestiqués et le traffic des individus. En même temps sont nés les premiers sanctuaires pour éléphants, proposant de récupérer les éléphants exploités et/ou blessés et de leur offrir une retraite paisible en semi-liberté. Un peu comme chez nous les centres de retraite pour chevaux de courses ou vaches allétantes. C’est une forme d’écotourisme qui se développe, les touristes venant observer, nourrir et baigner les éléphants. Aucun portage n’est admis.

Alors bien sûr, il y a aujourd’hui plusieurs de ces sanctuaires en Thaïlande, dont l’engagement écologique réel et l’honnêteté sont variables. Car le traffic des éléphants existe toujours et ce ne sont visiblement pas toujours des éléphants récupérés qui sont dans ces sanctuaires. Les ONG, dont le WWF, demandent à ce que tous les éléphants domestiqués aient des papiers officiels et soient même pucés (ADN), afin de certifier que les individus ne sont pas des éléphants sauvages « kidnappés » dans les pays voisins et domestiqués de force.

Donc nous nous sommes renseignés avant de choisir le sanctuaire que nous allions visiter. Petit sanctuaire de 5 individus en liberté (surveillés jour et nuit), sur un large territoire. En règle visiblement. Et bon signe, depuis que ce centre existe, il y a eu une naissance et l’une des femelles est enceinte. Aucun signe de maltraitance. Chaque éléphant a son histoire et des séquelles... mais ils sont soignés et choyés.

Incroyable de pouvoir les côtoyer d’aussi près, de les nourrir, de les baigner. Tellement paisible, tellement puissant. Aucune agressivité. Et leur regard.

Bref, je ne sais pas s’il faut ou pas visiter ces sanctuaires (car en même temps l’argent perçu sert à entretenir ces éléphants qui ne peuvent redevenir sauvage) mais il est certain qu’il faut essayer de choisir le bon.


L’éléphant d’Asie (Elephas maximus

  • hauteur : 3 mètres ; 
  • bout de la trompe doublement digitée
  • 2 bosses sur la tête
  • poids : jusqu’à 5 tonnes ; poids à la naissance : environ 100 kg ;
  • maturité sexuelle : entre 8 et 12 ans ; 
  • durée de gestation : 607 à 641 jours
  • nourriture : 220 kg de fourrage par jour (il ne mange pas de substances ligneuses mais préfère les herbes et les plantes tendres qui poussent dans les bas-fonds humides); mange 16h par jour
  • biotope : forêt tropicale (il évite soigneusement tous les espaces ouverts et les savanes herbeuses) ; en montagne, il monte jusqu’à 3600 mètres ; 
  • lieu de vie : Thaïlande, Inde, Sri Lanka, Indonésie, Chine, Laos, Cambodge, Népal, Bangladesh, Vietnam, Birmanie, Bhoutan ;
  • estimation du nombre d’individus restant : 16.000 à l’état sauvage et 15.000 domestiqués ; il y en avait 100’000 au début du XXème siècle.
  • espérance de vie : 70 ans environ.